Le gouvernement a récemment lancé une initiative nationale sous forme de débat pour répondre aux plaintes et aux questionnements des citoyen.ne.s. Le Grand débat a pour ligne directrice quatre grands thèmes : la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté et l’organisation de l’état et des services publiques.
Les jeunes sont resté.e.s, ces derniers mois, éloigné.e.s du Grand Débat, trop institutionnel. Pourtant, nous avons des choses à dire et des valeurs à porter. C’est pourquoi nous avons pris la décision d’organiser le Grand Débat des Lycéen.ne.s le 23 février dernier à Troyes. Nous avons choisi la thématique de la transition écologique. En effet, c’est une question qui nous touche particulièrement puisqu’elle concerne directement nos conditions de vie à l’avenir. Parce que nous subirons demain les (in)actions d’aujourd’hui, nous considérons qu’il est de notre responsabilité de nous engager pour le climat et l’environnement.
Nous nous sommes posé une première question sur l’impact du réchauffement climatique sur la vie quotidienne.
Pour répondre à cette question, les interventions se rejoignent sur les problèmes écologiques qu’engendre le réchauffement climatique, comme la déforestation en Amazonie, la fonte des glaces qui libère une forte dose de méthane dans l’air, mettant en danger notre vie et perçant la couche d’ozone, ou encore les espèces en voie de disparitions. Bien que ces sujets paraissent loin de la vie quotidienne, ils ont un réel impact sur celle-ci. Notamment dans les DROM, comme en Martinique où le réchauffement climatique à un impact direct sur l’agriculture, et par conséquent sur l’emploi et l’économie de l’île, mais aussi sur les habitudes des habitant.e.s. Les activités humaines sont responsables du dérèglement climatique.
Nous nous sommes posé.e.s par la suite une question portant sur les taxes en faveur de l’écologie et sur le fait qu’elles peuvent ou non changer les comportements des utilisateur.rice.s.
Les différentes prises de paroles se rejoignent sur le paradoxe suivant : la taxe aide à la prise de conscience mais pénalise certain.e.s utilisateur.rice.s. Il est rappelé que contrairement à l’impôt qui est modulable selon les revenus de chacun.e, la taxe, quant à elle, est la même pour tou.te.s. Toutefois, la taxe peut être profitable quand les bénéfices sont redistribués, notamment financer la recherche de moyens de transports moins polluants ou encore aider les personnes en situation de précarité énergétique à isoler leurs habitations. Selon certain.e.s il faudrait redéfinir la répartition de la taxe sur l’ensemble du territoire français pour que la transition écologique s’opère au mieux.
Une grande partie du débat a démontré qu’en plus de taxer les citoyen.ne.s sur des questions qui les dépassent parfois, qu’il fallait aussi les sensibiliser et les informer sur la raison d’être de ces taxes. Le but étant de changer les mentalités pour ne pas dégrader la planète plus qu’elle ne l’est déjà. Il faut donc miser sur les générations futures et enseigner à tou.te.s l’importance de la transition écologique et de la protection de l’environnement.
Dans tous les cas, il a été noté qu’une taxe ne peut être acceptée que si elle est juste. Beaucoup de lycéen.ne.s pensent qu’il est nécessaire de se doter d’alternatives éco-responsables accessibles à tou.te.s avant de taxer les biens et les services (transports, énergie…).
Pour ce qui est des transports, les interventions ont principalement tourné sur le sujet des transports en communs et du fait qu’il faudrait limiter les moyens de transports individuels qui polluent beaucoup au profit des transports en communs. Pour encourager cela, l’idée de la gratuité ou du moins la baisse du coût des transports a été évoquée. Il a également été proposé de construire plus de lignes de bus et de train en zones rurales où les transports individuels sont les plus importants, faute d’autre alternative.
Selon des participant.e.s, dans notre monde actuel, cela coûte moins cher de polluer. C’est pour cela que le thème de l’énergie a été abordé. Les interventions ont été centrées sur la baisse de la consommation énergétique et sur le fait qu’il est important d’agir contre les situations de précarité énergétique.
L’idée de collectif, et d’agir ensemble a été un des fils conducteurs du débat. En effet, bien que les actions individuelles soient essentielles pour l’écologie et la préservation de notre environnement, les actions de particuliers ne peuvent rien face à la pollution que produisent certains grands groupes ou grandes entreprises. Les Etats et les collectivités ont également une responsabilité importante. Pour faire évoluer cela, il a été proposé de mettre en place les mêmes lois sur la transition écologique dans l’ensembles des pays membres de l’Union Européenne, en les alignant sur les réglementations les plus favorables à l’environnement.
Notre génération est celle sera amenée à agir pour l’avenir. Et c’est avec nos outils, les Maisons des Lycéen.ne.s que nous nous mobilisons pour le climat. Nous encourageons les lycéen.ne.s à s’engager en faisant des actions aux sein de leur MDL, d’organiser des Cleans walks et à marcher pour le climat. Ce sujet est tel que nous organisons nos prochaines Assises Nationales des Maisons des Lycéen.ne.s, le plus grand rassemblement lycéen d’Europe sur le thème du développement durable et de la transition écologique.
Propositions
Sur la question des transports :
- Limiter les transports individuels et favoriser les transports en commun, tant en zones urbaines qu’en territoires ruraux.
- Construire plus de petites lignes de train en zone rurale et arrêter de fermer des gares.
- Gratuité ou baisse du coût des transports collectifs.
Le débat a également montré que l’action collective était indispensable pour l’écologie :
- Continuer les actions individuelles en faveurs de l’écologie. Comme l’utilisation des transports en communs, le recyclage, manger moins de viande, acheter d’occasion, prendre son vélo, manger bio…
- Être plus exigeant.e.s sur les lois et le respect des lois qui encadrent les grands groupes ou les entreprises, dans le but de limiter leur empreinte écologique.
- Unifier et renforcer les lois sur la transition écologique à l’échelle européenne.
- Mettre en place les mêmes lois sur la transition écologique dans l’ensembles des pays membres de l’Union Européenne, en les alignant sur les réglementations les plus favorables à l’environnement
- Mettre en place des menus de substitution végétariens et bio dans les cantines scolaires.
Au niveau de la taxation, les participant.e.s pensent qu’avant de taxer les citoyen.ne.s il faut trouver des alternatives éco-responsable. Mais des propositions ont cependant été émises sur la taxation en elle-même :
- Transformer la taxe en impôt pour que tou.te.s les citoyen.ne.s soient sur le même pied d’égalité.
- Redéfinir la répartition de la taxe sur l’ensemble du territoire français pour que la transition écologique s’opère au mieux.
- Sensibiliser et informer les citoyen.ne.s sur la raison d’être de ces taxes.
- Enseigner à tou.te.s l’importance de la transition écologique et de la protection de l’environnement. Notamment dès l’école par le biais d’activités de sensibilisation.
- Mettre en place des alternatives (transports, énergie…) avant de taxer.
Energie :
- Organiser la rénovation énergétique des bâtiments.
- Réduire la consommation d’énergie dans tous les domaines.
- Miser sur le 100% énergies renouvelables au plus vite (énergie éolienne, solaire, hydrauliques etc)